Commande Publique de la Délégation aux Arts Plastiques, création Centre d’Art Contemporain, Ferme du Buisson
Imaginez une navigation qui parcourrait des mers différentes, par des temps aléatoires, et composerait une carte des sensations et de la mémoire ouverte à tous les vents.
Trajectoires dansées, paysages flottants, couleurs saturées, apparitions brutales et évanouissements discrets.Imaginez les figures précises, rapides des courses, des duos, les prises subtiles des corps fragmentés, les traversées et les passages successifs des villes et de leurs topographies, les qualités sonores qui en racontent l'histoire tout en poursuivant un mouvement qui propulse danse et vision vers un ailleurs étonné.Tous ces précipités d'images, de gestes et de sons vont palpiter et se perpétuer en lignes, courbes et circonvolutions.Rails d'images, turbulences sonores, clignotements intempestifs, fusions et divergences, cocktails d'impressions qui jouent sur l'absolu d'un repère et la relativité de son indication.
Le spectateur-voyageur est embarqué dans un nouveau scénario.
Les bifurcations qu'il emprunte vont l'entraîner du côté de la mémoire et de la recomposition. Balayer le champ de la connaissance qu'il croyait avoir du voyage précédent, en faisant et défaisant un tricot d'images qui bâtit une nouvelle carte pour de nouvelles explorations.
Il n'y a pas de fin à la navigation, pas de boucle au voyage, la trace qu'on laisse en bougeant ne fixe pas la vérité du mouvement. La trace et sa continuelle reproduction affectée d'infimes et infinies variations constitue l'objet d'un rêve du mouvement, d'un rêve du voyage perpétuel.
L'installation ici est une dérive des continents des sens.
Claudine Galea
