Lieu De Fabrique artistique

Scène européenne de création chorégraphique et innovation numérique

présentation :

corps en jeu
Le corps est très souvent le sujet et l'objet des oeuvres artistiques et son absence même est traitée comme motif.
Cette notion de présence ou d'absence se révèle d'autant plus dans les arts numériques. Les recherches sur les avatars, les scénarios interactifs, les nanotechnologies, la création en ligne renvoient à de nouvelles perceptions du corps exprimées dans ses variations d'échelle.
Toutes les techniques développées dans les mondes virtuels, demandent que le corps soit étiqueté sur les déplacements dans l’espace, par ses systèmes de repérages perceptifs et représentatifs. Le corps reste le passage obligé de la re-cognition. 
extension du vivant
Les domaines ouverts par les nouvelles technologies génèrent des topologies transportables dans lesquelles la danse peut surgir et s’écrire. Ils libèrent de l’espace à l’imaginaire. Ces outils neufs, les danseurs, les artistes, peuvent et doivent s’en emparer, les technologies en constant devenir et donc toujours inachevées continuent avec d’autres appareillages les techniques du corps, touchant là une caractéristique de la danse de n’avoir ni début ni fin : il n’y a pas de premier geste, ni a fortiori de dernier.
transversalité et expérimentation
Favoriser l’hybridation et la transversalité, c'est aller à la rencontre des nouvelles demandes et des nouvelles pratiques des publics. 
Une logique de prototype permet de construire des objets spectaculaires innovants  et d’expérimenter les processus à impliquer.
Elle établit des passerelles et des transferts avec la recherche, l’université et les entreprises  jusqu’à une forme d’épuisement des technologies employées.
mutation
Mutations et enjeux ont une incidence directe sur la conception et la diffusion des produits culturels à la fois dans la dimension industrielle et sociétale mais aussi dans les domaines croisés de la recherche et de la création numérique. Sous leur effet, le rapport au concept de scène, d’image, de corps, de texte, d’identité, de territoire se trouve questionné et redéfini. Ils ouvrent de nouvelles perspectives à nos perceptions sensibles. La génération des digital natives (nés avec le numérique) intègre naturellement cette culture dans tout projet. Elle impulse une restructuration accélérée et presque irrésistible des valeurs culturelles.
n + n Corsino

n + n Corsino, ouvrent en octobre 2013, SCENE44, une scène de création chorégraphique et d’innovation numérique, située au Pôle Media de la Belle de Mai à Marseille.
Ses orientations s’articulent  autour de trois axes :
- un pôle de création qui développe l’accueil d’artistes et de chercheurs en résidence,
- un cluster culturel qui valorise les relations entre la création artistique, la recherche et l’innovation numérique,
- un laboratoire d’expérimentations partagées.
Ses actions, tournées vers un rapport au vivant et proches de la notion de recherche appliquée, mesurent la viabilité et le potentiel d’une technologie à travers son traitement artistique.
Le programme des artistes et chercheurs en résidence fait l’objet d’une présentation à des publics ciblés sous la forme de workshops. 
La scénographie de la scène numérique et des studios de production est fondée sur la mobilité, la légèreté des outils technologiques et leur faible coût énergétique. Des régies techniques portatives image, son, informatique, sont utilisées afin de s’adapter aux projets invités.
SCENE44 s ‘est appuyée, dès son ouverture, sur des partenariats culturels et scientifiques à l'échelle du territoire : laboratoire PRISM : Perception, Représentation, Image, Musique et Son, (AMU-CNRS,)  l’Institut des Sciences du Mouvement, Etienne-Jules Marey (Luminy), Festival Actoral, Festival de Danse de Marseille, KLAP, la Friche Belle de Mai, Chroniques, Biennale des Imaginaires Numériques...

Sustainable
La danse est un art sans lieu. Pas nomade, mais plutôt immigré. Emigré d'où?  L'origine de la danse est dans le mouvement. Mouvement non localisé. Et migrant vers quoi? Contrairement au nomade qui se déplace avec son territoire, la danse se love écologiquement dans des espaces de représentation très différents. Elle crée son territoire là où elle existe. Elle s'adjoint le vide. Chaque geste s'inscrit dans une topologie de l'instant.
C'est aussi un art plastique, le corps y est entier mais déformable jusqu'à être objet de sa propre disparition suivant que le travelling avance ou recule jusqu'aux confins de la matière.
Un savoir qui passe par une cognition visuelle et  s'appuie sur une tradition orale. Le mot exact, choisi lors de la transmission d'un geste, l'éclaire ou l'éteint.

La création artistique vient se nicher dans de nouveaux espaces de représentation grâce à la numérisation des données et à l'appropriation scénique d'objets tels que smart-phones, tablettes, réseaux (abusivement traités de sociaux) fréquentés par un public global. Les changements de territoires déterminent d'autres visions du corps et, à l'inverse, appréhender le vivant et le concevoir avec d'autres perceptions dues aux rapports d'échelle infra ou ultra la norme unité, font que les catégories passées s'estompent.

L'univers fictionnel, quel que soit le nombre de ses dimensions, se projette toujours sur une surface de compréhension qui apparaît comme une constante ontologique. De la pierre gravée aux surfaces peintes, de la cartographie et de l'écriture aux images animées, le regard est arrêté par quelque chose : lieu de projection de l'imaginaire et de la pensée, sur lequel l'action continue de poids vient s'annuler.
Cette surface nécessaire d'accès est un lieu anti-gravitaire. Un vide propice à la navigation au plus près du corps et des idées.

La connaissance de la structure fine de l'univers et des systèmes relationnels qui organisent le vivant réfère à une étude qualitative des systèmes dynamiques et c'est en ce sens que l'art entretient déjà un faisceau de relations très étroites avec le champ des sciences dites exactes.

n + n Corsino